Notes : Comme chaque année, Lisbeth, onze ans, passe ses vacances au bord de l’océan, en Charente-Maritime, dans la modeste villa aux volets verts de Tante Irène. Enfant lourde et pensive, elle ennuie profondément Alice, sa mère, et ne suscite qu’indifférence chez son père. Elle traîne sa solitude et sa discrétion en rêvant devant la maison, où elle aime écouter la musique douce et rassurante des marées, jusqu’à se faire oublier pour ne pas importuner les adultes. Son physique ingrat n’arrange rien aux liens distants qu’entretient sa mère avec elle, défaut d’autant plus contrariant qu’Alice est belle et porte des robes comme des chiffons de fleurs . Cet été-là, celle-ci la confie à une jeune fille, désignée comme telle ? à quoi servirait-il de retenir son prénom puisqu’elle ne sert qu’une fois ? ? pour s’occuper de Lisbeth. Mais la baby-sitter, elle aussi, abandonne l’enfant, préférant aller flirter sur la plage. Livrée à elle-même, Lisbeth vit alors en retrait du monde, là où son existence ne dérange personne. Mais un jour, elle rencontre Misha, un immigré albanais. Seul dans un pays dont il ignore la langue, le jeune homme puise du réconfort dans l’affection que lui porte Lisbeth. Et l’enfant, heureuse qu’on s’intéresse enfin à elle, lui livre son cœur tout entier. Jusqu’au drame… Alors qu’elle a rejoint son ami pour une virée en moto dans la pinède, et par un malheureux concours de circonstances, tous deux provoquent un incendie de forêt dont les conséquences sont dramatiques. Sans papier, Misha abandonne Lisbeth et disparaît dans la nature. Pour une fois, les parents s’affolent… La petite fille se réfugie à nouveau dans son mutisme et poursuit sa vie intérieure, pleine d’un bonheur entraperçu et déjà dérobé. Des années plus tard, Lisbeth, interprète de profession, s’apprête à embarquer dans un avion pour Paris. À l’aéroport, elle est soudain sollicitée par le service de sécurité : un prisonnier albanais conduit par des policiers a pris une hôtesse en otage.
