Notes : Durant l’Occupation, à Paris, Jo Weismann (Hugo Leverdez) a onze ans, porte une étoile jaune, et vit un bonheur fragile avec sa famille sur la butte Montmartre, où réside une grande communauté d’artisans juifs. Mais, à quatre heures du matin, le 16 juillet 1942, tout bascule. La police française a ordre d’arrêter tous les Juifs de Paris, femmes et enfants compris. Conduits au Vélodrome d’hiver, 13 152 personnes dont 4 051 enfants vont vivre entassés durant cinq jours, sans eau ni nourriture, dans des conditions d’hygiène déplorables, et sans aucune information sur ce qui les attend… Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on aborde un film comme “La Rafle”. Mais très vite, on est happé par la manière dont Rose Bosch, scénariste et réalisatrice, a choisi de raconter les événements, en s’attachant au point de vue des familles et des enfants. Le film, paru en mars 2010, reconstitue dans les détails et de manière impressionnante la Rafle du Vel d’Hiv et l’internement dans les camps du Loiret qui a suivi, avant la déportation finale. Durant trois ans, la réalisatrice s’est immergée dans la documentation, a rencontré les rares survivants et tissé une trame narrative dont toutes les anecdotes sont inspirées de fait réels. On suit le parcours de la famille Weismann, d’une infirmière protestante révoltée (Mélanie Laurent), d’un médecin juif (Jean Réno) et de ceux qui parviendront à s’échapper. En contrepoint, on voit aussi les responsables et leurs complices : Hitler, Pétain, et la police de Vichy. Bien que bouleversant, le film ne verse cependant jamais dans le pathos, la dimension pédagogique et historique prenant toujours le dessus. Enfin, si Rose Bosch épingle la passivité du pays devant le drame, elle ne dépeint pas pour autant une France antisémite (de nombreux Juifs ont été cachés par leurs voisins) et défend l’idée que “si l’homme est le problème, il est aussi la solution