Notes : Alors qu’elle enquête sur la Rafle du Vel d’Hiv pour les besoins d’un article, la journaliste américaine Julia Jarmond (Kristin Scott Thomas), installée depuis vingt ans à Paris, découvre que l’appartement du Marais que son compagnon (Frédéric Pierrot) vient d’hériter de ses parents, était autrefois habité par une famille juive, arrêtée le jour de la Rafle. Julia entreprend de fouiller le passé pour retrouver la trace des disparus. Ses découvertes ne vont pas la laisser indemne… Quelques mois après “La Rafle” de Roselyne Bosch, cette fiction réalisée en octobre 2010 par l’inattendu Gilles Paquet-Brenner (“Les jolies choses”, “Gomez & Tavarez”) revient sur l’effroyable épisode du Vel d’Hiv. Pour autant, ce drame bouleversant et romanesque adapté du best-seller homonyme de Tatiana de Rosnay tient le pathos à distance, grâce au va-et-vient entre les époques, et à l’aspect thriller de l’enquête obsessionnelle menée par l’héroïne. Lumineuse, Kristin Scott Thomas, tout en finesse et intelligence, entraîne le spectateur dans un maelstrom d’émotions, et fait apparaître comme une évidence l’interaction entre deux destins : celui d’une petite fille juive dont la vie bascule dans l’horreur en 1942, et celui d’une quadragénaire de 2010, à un tournant de sa vie. Réflexion sur la mémoire, cette histoire aux accents cruels engage à sortir les cadavres des placards (ici au propre comme au figuré) et à vivre intensément sa vie. Et si le César de la Meilleure actrice a échappé à Kristin Scott Thomas en 2011, sa performance, plébiscitée par le public, reste sensationnelle