Notes : Revenu du Canada (voir “Mesrine : L’instinct de mort”), Jacques Mesrine (Vincent Cassel) s’engage dans une voie criminelle de non-retour. D’évasions spectaculaires en déclarations fumeuses, il fait le fanfaron dans les médias et s’attire la sympathie du peuple. Mais il est traqué par la police et plus particulièrement par le commissaire Broussard (Olivier Gourmet), qui a fait de son arrestation une priorité… Resserré sur une plus courte période (1973 à 1979), ce second volet de l’épopée de Mesrine, toujours orchestré par le fougueux Jean-François Richet, se révèle plus sombre, enragé et politique. Le réalisateur, révélé en 1995 par “Etat des lieux” puis “Ma 6-T va crack-er”, explore avec brio les arcanes du gangster mythique, orgueilleux et facétieux (ses déguisements rappellent ceux d’Albert Spaggiari) et incroyablement démago. Il met aussi en exergue l’aspect pathétique de cet électron libre, qui aspire à une dimension politique voire révolutionnaire, mais dont les actes sont souvent ceux d’un voyou égocentrique. Porté par un Vincent Cassel remarquable, qui prête au personnage son charisme et son énergie inépuisable, le film profite aussi des présences de Mathieu Amalric (excellent), Olivier Gourmet, Samuel Le Bihan et Ludivine Sagnier. Magnifique reconstitution de la France des seventies, “Mesrine : L’ennemi public n 1” fait fusionner à merveille le film intimiste et le thriller d’action. Il soulève aussi de nombreuses interrogations, notamment sur la fin sanglante et controversée du gangster, dont Richet donne une représentation carrément christique. Le diptyque a remporté trois César (sur dix nominations) en 2009 : Meilleur réalisateur, Meilleur acteur pour Vincent Cassel et Meilleur son.