L échappée
Auteurs   Goby, Valentine (Auteur)
Edition  Gallimard : Paris , 2007
Collation   227 p.
ISBN   2-07-078407-X
Langue d'édition   français
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Plan d Orgon 076010150 R GOB Adulte / Disponible
Notes : Madeleine, seize ans, a quitté son village de Moermel pour travailler à l'Hôtel des Ducs de Rennes (là où les allemands ont pris leurs quartiers). Nous sommes en 1940. Un jour, arrive Joseph Schimmer. Il est différent des autres soldats, lui c'est un pianiste qui rivalise de rage et de sensibilité pour exprimer, à travers Liszt, la folie de la guerre. Par hasard, il va choisir Madeleine pour être sa tourneuse de pages. La jeune fille est effrayée, elle ne connaît rien à la musique et se demande pourquoi elle a été choisie, et puis il lui faut vaincre ses réticences et ne pas fixer l'inconnu dans les yeux. Les avertissements de sa mère lui cognent encore dans la tête : Les hommes t'attrapent par les yeux et le reste suit. Quarante mille Boches à Rennes, tu vas connaître par coeur le bout de tes chaussures. Me fais pas de saloperie, Madeleine. De toute façon, que peut-il arriver entre une petite paysanne inculte et sans charmes et un musicien allemand qui occupe le territoire ? De la timidité, des frémissements, une séduction douce et un amour balbutiant ... L'Histoire a voulu qu' En ce temps-là, pour ne pas châtier les coupables, on maltraitait les filles. On alla même jusqu'à les tondre. (Paul Eluard) Car Madeleine va aimer Joseph Schimmer et attendre un enfant de lui. A la Libération, elle sera traînée avec d'autres filles, humiliée et bafouée. Et le temps passant, l'histoire rappelle qu'on n'efface jamais les consciences, que la rancoeur est tenace. Madeleine et sa fille Anne vont longtemps payer ce qu'on appelle maladroitement une faute (pour être polie). Aussi, en s'inspirant du destin de cette femme brisée d'avoir osé aimer l'interdit, Valentine Goby brode l'inqualifiable à la violence laissée en goût amer dans la bouche. Jamais elle ne tombe dans le mélodrame, elle est, bien au contraire, dans la retenue.
Sources : Babelthèque